Talbot, 1978-1987 – D. Pagneux

Talbot… pour les plus anciens d’entre nous cette marque correspond à des voitures de luxe produites avant-guerre et concurrentes des prestigieuses Delahaye. Pour les quarantenaires, Talbot évoque davantage la sympathique Samba ou bien encore la luxueuse Tagora qui faisait preuve d’une incroyable modernité lors de son lancement.

Talbot… une marque qui aurait pu devenir la première marque premium de l’après-guerre et qui est aujourd’hui tombée dans l’oubli. Dominique Pagneux, auteur de nombreux ouvrages sur l’automobile, a eu l’excellente idée de revenir sur la courte histoire de la marque au T dans un livre intitulé sobrement Talbot, 1978 – 1986. lov4wheels a dévoré pour vous cet ouvrage et vous le présente en quelques lignes !

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Couverture du livre Talbot, 1978 – 1986 publié chez ETAI

Une fois n’est pas coutume, j’ai acheté ce livre les yeux fermés. L’auteur, Dominique Pagneux, ne m’est pas inconnu et ses nombreux ouvrages sont, pour la plupart, de très bons livres. Le thème de son dernier opus est par ailleurs passionnant pour toutes celles et ceux qui sont intéressés par l’histoire automobile des années 80.

La marque Talbot est née sur les cendres encore chaudes de la marque Simca (ou Chrylser, ou Chrysler Simca, ou Simca Chrysler… c’est selon) et son histoire a été l’une des plus courtes de l’histoire automobile française. Elle a disparue en l’espace de six petites années… Ses produits étaient pourtant loin d’être mauvais ! Bien qu’issus de modèles anciens – en dehors de la Tagora – les modèles Talbot étaient loin de démériter au début des années 80.

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Talbot Tagora

L’Horizon était probablement l’une des meilleures compactes de l’époque ; la Solara – dérivée de la Simca 1307 – était incomparablement meilleure que les Peugeot 305 et Renault 18 ; la Samba (lire aussi l’article consacré à la Samba Rallye) – dérivée de la 104 Coupé – bénéficiait d’un capital sympathie bien plus important que les Citroën LN, Visa et Peugeot 104 ; la Rancho connaissait un succès certain et la toute nouvelle Tagora était le vrai haut de gamme que la France attendait depuis longtemps.

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La Talbot Solara dans sa version haut de gamme dénommée SX était équipée d’un très moderne – pour l’époque – ordinateur de bord.

Oui mais voilà… les stratèges de PSA n’ont pas su – et n’ont pas souhaité – développer cette marque aux côtés des modèles Peugeot et Citroën et les puissants syndicats qui dans l’ombre pilotaient l’usine de Poissy ont tout fait pour scier la branche sur laquelle ils étaient assis. C’est ainsi que de fil en aiguille, la marque et ses produits ont cessé d’intéresser les clients potentiels. La voiture qui devait sauver Talbot a finalement été commercialisée sous la marque Peugeot – il s’agit de la 309 – et en 1986, la marque a cessé d’exister.

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La future Talbot Arizona ou Peugeot 206 (!) présentée dans la rubriques Prototypes de l’Auto Journal en 1985

C’est tout cette aventure que nous raconte Dominique Pagneux dans son livre. Les deux premiers chapitres sont consacrés à l’histoire mouvementée de la marque Simca qui a donné naissance à Talbot. L’auteur présente ensuite le rachat de Simca – Chrysler par Peugeot puis la naissance de Talbot. Il aborde les nombreuses interrogations qui ont précédé la naissance de cette nouvelle marque puis s’attache à la présentation des nombreux modèles qui ont arboré sur leur calandre le T stylisé de Talbot. Il aborde ensuite rapidement les projets mort-nés à l’instar du monospace ou de la citadine dérivée de la Citroën AX puis il développe les succès de la marque en compétition automobile. L’auteur n’oublie pas de présenter les succès de Talbot en dehors de la France et d’aborder la présentation des modèles développés en Angleterre.

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Talbot Sunbeam Lotus

Nous parcourons ce livre avec plaisir et découvrons de nouveaux aspects de cette marque oubliée.

Pour ma part, j’aurais aimé que les chapitres consacrés aux modèles 100% Talbot à l’instar de la Tagora soient plus détaillés. J’attendais également davantage d’explications sur l’histoire de la Talbot Arizona, celle qui est devenue Peugeot 309. Jusqu’à ce jour, de nombreuses hypothèses ont été émises sur cette voiture et le mystère n’a pas été complètement levé sur son histoire.

Je trouve par ailleurs l’auteur très dur avec Jacques Calvet quand il écrit – en page 175 – que « Chacun s’accorde aujourd’hui à dire qu’il y a peu à retenir des produits Peugeot et Citroën des années sombres de l’ère Calvet, sinon leur médiocrité, tant au niveau conception que fabrication ». Voilà qui pique un peu et me semble très décalé de la réalité…

Au final, ce livre séduira tous ceux qui ont toujours voulu en savoir plus sur cette marque. L’auteur a voulu présenter un maximum d’informations sur l’histoire de Talbot et c’est réussi ! Les experts de la marque Simca ou de l’histoire de PSA ne découvriront rien de nouveau mais pourront se délecter des belles photos figurant dans ce livre.

Talbot, 1978 – 1986 est édité chez ETAI. Il comporte 192 pages et près de 500 illustrations.


Extrait du site Internet d’ETAI

Talbot, 1978 – 1986

Forte d’un développement fulgurant, et d’une réputation de produire des autos aussi séduisantes que populaires, la marque Simca va connaître plusieurs révolutions de structure durant les années 1960. Dix ans plus tard, le soleil se couche sur l’empire Chrysler-Europe devenu Talbot. Cet ouvrage se penche sur cette grande aventure, avec la volonté affichée de comprendre comment ce qui s’annonçait comme une avancée incomparable allait devenir un échec magistral. Des bases de l’accord, de ses buts affichés à ses buts dissimulés, des hommes qui ont œuvré à ce projet, des produits hérités de Simca aux produits nés sous la marque Talbot, l’ouvrage détaille dix ans d’une aventure mouvementée, passionnante, mais dont l’issue fatale se comprend à l’aune des ambitions, des égos et des illusions.

Nombre de pages 192
Date de parution 10/06/2020
Auteur Dominique PAGNEUX
EAN 13 9791028303754
Editeur ETAI ALBUMS
Format 240X290 mm
Nombre d’illustrations 500
Prix : 45€

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