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BMW Série 5 E34 et Hartge H5

OttOmobile vient de présenter au 1/18ème une miniature de la Hartge H5. Cette H5 est tout simplement une Série 5 E34 dans laquelle le préparateur a installé un V12 issu de la Série 7 ! L’occasion pour moi de vous présenter l’histoire de la Série 5 et de cette étonnante Hartge H5.



C’est en 1988 que la nouvelle BMW Série 5 du type E34 fait son apparition. Remplaçant la vieillissante E28 – la voiture de Derrick et de Mesrine ! -, cette Série 5 reprend les traits de la Série 7 apparue en 1986. Animée par des moteurs 6 cylindres, le sommet de la gamme est alors représenté par la 535i développant 211 ch.

BMW 530i saloon – 3rd generation (03/2010)

En août 1988, la nouvelle M5 fait son apparition.

BMW E34 M5 (photo BMW)
BMW E34 M5 (photo BMW)

Avec 315 ch, une vitesse de pointe limitée par le constructeur à 250 km/h et moins de 26 secondes pour couvrir le 1000 mètres départ arrêté, c’est, nous dit Philippe de Leener dans Le Moniteur Automobile (n°925, 11 mai 1989), « un joli monstre. En associant des performances très respectables à un niveau de confort qui ne l’est pas moins, la M5 constitue un étonnant cocktail, une composition explosive mais empreinte de sagesse.

La M5 fait la Une du Moniteur Automobile n°925 publié le 11 mai 1988 (archives lov4wheels)

En fait, celle qui sous son ancienne robe était une super sportive n’a pas échappé à l’embourgeoisement qui a frappé toutes les Série 5. Pour les purs et durs, elle s’est sans doute dévoyée, pour les autres elle constitue sûrement une étape de plus dans la recherche du compromis idéal. […] Le nouveau moteur M5 est une perpétuelle révélation. On l’imagine puissant, il est aussi souple et efficace à bas régime. […] En ville la M5 est docile. Elle évolue confortablement, quelle que soit l’allure. Elle incite même à passer en 5ème… à 40 km/h, ce que l’on est tenté de faire aussi souvent que possible. Il suffit d’une légère pression sur l’accélérateur pour bondir, avaler un dépassement délicat, laisser les plus hardies GTI sur place ; et oui, elle a la pêche ! […] à n’en pas douter, le six cylindres bavarois en redemande. Il aime tourner vite. […] Première, seconde, le 100 km/h est atteint en 5,9 sec. Troisième, quatrième… le kilomètre est avalé en 25,7 sec ; le tachymètre indique alors 220 km/h, ce qui représente l’allure réelle de 208 km/h. […] L’aiguille du tachymètre monte, monte… 250, 260, … lorsque, à 270 km/h compteur, le moteur se coupe brutalement et pendant de longues fractions de secondes. […] Le tachymètre est retombé à 260 km/h lorsque le moteur reprend du service. Pour un nouveau tour jusque 270 km/h lorsque la coupure se manifeste une nouvelle fois. Le chrono sanctionne 250,9 km/h : le constructeur avait donc bien raison : l’ordinateur de gestion du moteur surveille les choses avec précision. Cela dit, quel moteur, quelle auto ! […] La nouvelle M5 est capable de mieux que les 250 km/h atteints au volant du véhicule qui m’était confié, allure à laquelle elle se stabilise avec brusquerie et violence. […] Superbe voiture ».

En 1990, la Série 5 descend en gamme avec la commercialisation des 520i et 525i. Une motorisation Diesel fait son apparition avec la 524td. En 1991, la Série 5 accueille une transmission intégrale avec la 525ix.

La plus rare des Série 5 E34 : la version quatre roues motrices 525ix (photo BMW)

La 524td est remplacée par la 525tds équipée d’un moderne 6 cylindres Diesel. Cette même année, la Série 5 est déclinée dans une superbe version break.

Dans la famille E34, voici la break ! (photo WheelsAge.org)

En 1994, la Série 5 accueille sous son capot un moteur V8 avec les nouvelles 530i et 540i. L’emboutit du capot est modifié et la calandre s’élargit. Ces modifications esthétiques sont ensuite adoptées par le reste de la gamme.

La calandre inaugurée par la Série 5 V8 équipe désormais toute la gamme et notamment la M5 (photo BMW)

En 1996, après 1,2 millions d’exemplaires produits, la Série 5 E34 tire sa révérence et laisse la place à la nouvelle Série 5 E39 !

BMW Hartge H5… Comme un vent de folie !

Auto Hebdo du 16 août 1989

Comme de nombreuses BMW, la Série 5 fait l’objet d’un véritable culte par les passionnés et tout particulièrement la M5 et les versions V8. Il existe également un Graal que de nombreux amateurs souhaitent un jour conduire ou posséder : la Hartge H5.

Hartge H5 (photo WheeksAge.org)

Créée en 1971 par Herbert Hartge, la société Hartge est spécialisée dans la transformation de modèles BMW, à l’instar d’Alpina, son grand concurrent. En 1985, Hartge devient constructeur à part entière et ses voitures arborent son logo aux côtés de la célèbre hélice de BMW. Parmi ses nombreuses réalisations figure, en 1989, la H5, une Série 5 E34 équipée du V12 de la Série 7.

Le V12 BMW installé sous le capot de la Série 7 (photo BMW)

Cette dernière est essayée par Jean-Pierre Joyeux et Jean-François Marchet pour le magazine Auto Hebdo publié le 16 août 1989 : « Aussi somptueuse soit-elle, la BMW 750i n’a pas totalement répondu à l’attente des puristes. Son V12 est muselé et bien musclé. Coupure automatique au-dessus de 250 km/h, transmission automatique, carrosserie lourde et encombrante, rien ne va. Ah si seulement les Bavarois avaient osé mettre ce moteur magnifique dans une berline exclusive… M12 ! Herbert Hartge n’a pas les moyens d’aller aussi loin mais il ne manque pas d’audace. Il a tout simplement greffé ce V12 sur une caisse de Série 5, non sans l’avoir auparavant vitaminé et il l’a accouplé à une bonne vieille boite mécanique à rapports courts. Est-ce mieux qu’une M5 ? […] Hartge a obtenu 326 ch à 5360 tr/min contre 300 à 5200 pour la version de série. […] Le traitement habituel a été apporté au châssis. La suspension a été abaissée et durcie par le montage d’amortisseurs Bilstein et de ressorts spécifiques. […] Les roues ont un diamètre de 17 pouces. […] La panoplie est complétée par un réservoir de 100 litres, un intérieur sportif dont l’instrumentation a été enrichie et, si le client le désire, une carrosserie personnalisée par les sempiternels spoilers et bas de caisse ».

La Hartge H5 est en couverture du magazine Auto Hebdo publié le 16 août 1989 (archives lov4wheels)

Et derrière le volant, quelles sont les sensations ? Visiblement l’auto est lourde… « Le poids, toujours le poids de ces berlines. Combien faudra-t-il de chevaux pour l’oublier ? Il est vrai que l’absence de défaut gomme, elle aussi, les sensations. La motricité est parfaite, tout comme la rigidité de la caisse. Les anciennes Série 5 préparées avaient vite fait de se mettre à l’équerre ! En tout cas, pas de miracles avec le chrono, les temps d’accélération que nous avons obtenus sont rigoureusement identiques à ceux de la M5. […] Sur route sinueuse, la H5 V12 est plus vivante que la M5 et l’on ne résiste pas au plaisir des montées en régime de son moteur. Il faut simplement oser, se laisser aller à secouer une masse aussi imposante. La qualité du comportement routier le permet ».

Quelques années plus tard, Hartge sera mis à contribution par Renault pour le développement du moteur de la Safrane Biturbo et commercialisera même des Citroën C5 modifiées en Allemagne. L’entreprise cesse son activité en 2019.


POUR ALLER PLUS LOIN

a lire et a relire !

Laurent Pennequin a publié dans la collection Auto Forever un ouvrage traitant de l’histoire de la BMW Série 5. Intitulé Le guide de toutes les BMW – Volume 2 : Séries 5, 6, 7, 8, M1 et Z8, ce livre est disponible sur le site d’Auto Forever au prix de 49€.

Un livre que tout passionné de la marque se doit d’avoir dans sa bibliothèque ! (lire également la présentation de ce livre publiée sur lov4wheels).

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