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Peugeot 405, un talent fou !

Peugeot 405 Mi16, Grand Raid, Pikes Peak et maintenant Groupe S, OttOmobile n’en finit plus de décliner la 405 ! L’occasion pour lov4wheels de revenir sur l’histoire de cette berline qui a marqué le paysage automobile français pendant les années 80 et 90.

Mai 1987. Alors que Renault présente la R5 Baccara (lire également l’article dédié à cette voiture sur le blog de lov4wheels) et que les premiers essais des nouveaux Coupés Mercedes 300 CE débutent, Peugeot dévoile à la presse sa nouvelle 405. Cette nouvelle berline est alors en Une de tous les magazines spécialisés et fait l’objet de commentaires élogieux de la part des journalistes chargés de couvrir l’événement.

Peugeot 405 Mi16 phase 1 équipée de ses jantes en 14” – photo Peugeot Automobiles

Auto Hebdo qui, un an plus tôt avait dévoilé tous les secrets de future berline (numéro 534 publié en août 1986), consacre dans son numéro 575 un dossier de 16 pages réalisé par Christophe Bonnaud (auteur par ailleurs du blog LIGNES/auto et de nombreux ouvrages consacrés à l’automobile).

Ce dossier passionnant se décompose en trois parties. Tout d’abord un voyage dans le passé avec l’histoire de la conception de D60 – le nom de code de la 405 -, un saut dans le futur avec les déclinaisons à venir de la 405 et enfin, la présentation de la gamme.

Peugeot D60, l’un des prototypes de la 405 – photo Peugeot

Très rapidement, la 405 est essayée par la presse qui encense la beauté de sa ligne, sa tenue de route et son confort. Les journalistes pointent également du doigt le seuil de coffre haut perché, l’absence de banquette arrière rabattable, le dessin peu seyant de la planche de bord dessinée par le talentueux Paul Bracq et la qualité de finition peu conforme à l’image que Peugeot souhaite donner à sa nouvelle berline.

Le tableau de bord de la Peugeot 405 – ici une Mi16 (photo WheelsAge.org)

Parmi les 10 versions dévoilées lors de la commercialisation de la 405, c’est la Mi16 qui déchaine toutes les passions. La 405 Mi16 est équipée du premier moteur à 16 soupapes produit en série en France. Monté initialement sous le capot de sa cousine, la Citroën BX 16 soupapes, ce nouveau moteur dénommé XU9-J4 délivre la puissance de 160 chevaux et permet à la Mi16 d’atteindre les 220 km/h et de réaliser le 0 à 100 km/h en 8,6 sec.

La 405 Mi16 est à l’essai dans Auto Hebdo n°578 (archives lov4wheels)

Dans Auto Hebdo, Christophe Bonnaud nous dit : « extérieurement, la Peugeot 405 Mi16 bénéficie de jantes alliage spécifiques qui ne sont pas sans rappeler celles de la… 104 ZS2 ! Un spoiler avant et une jupe arrière retravaillés permettent de descendre le Cx à 0,30 malgré le passage d’air sous le capot plus important. Un aileron prend place sur le couvercle de malle. La Mi16 est dotée en série du système ABS Bendix dit de la troisième génération. A l’intérieur, outre le volant à trois branches recouvert de cuir, la Mi16 est équipée en série d’un climatiseur à régulation automatique de la température. Seul regret : les fameuses jantes alliage sont des 14’’ seulement ce qui, suite aux essais intensifs menés à Belchamp, est largement suffisant mais esthétiquement, des 15’’ (sans oser demander des 16… ou des 17’’ !) auraient été plus agréables à l’œil. La Peugeot 405 Mi16 fait office de locomotive pour toute la gamme 405, peut-être même pour l’ensemble des modèles Peugeot ! Dommage qu’elle ne soit pas (encore ?) proposée en version à transmission intégrale et à 5000 exemplaires… ».

Peugeot 405 Mi16 – photo Peugeot Automobiles

Lors des essais presse qui suivent la présentation de la 405, la Mi16 est encensée par les journalistes qui voient l’une des meilleures berlines sportives de sa génération. Comparée à la Citroën Bx et à la Renault 21 Turbo contemporaine, la 405 arrivé régulièrement en tête. Les metteurs au point ont réussi à doter la Mi16 d’une tenue de route digne d’une propulsion avec un train arrière survirant à la limite et permettant de placer la voiture à la corde dans tous les virages. Un comportement dynamique, parfois pointu, à mille lieues de ses concurrentes. La BX, malgré des suspensions durcies, reste axée sur le confort tandis que la R21, équipée d’un moteur plus rageur que celui de la 405, reste dotée d’un comportement typé sous vireur.

La publicité de lancement de la 405 (archives lov4wheels)

Très rapidement la 405 accueille des motorisations Diesel ainsi qu’une carrosserie break plus courte d’un centimètre. Cette dernière ne pourra jamais concurrencer la R21 Nevada dotée d’une immense soute à bagages et pouvant accueillir 7 personnes !

La Peugeot 405 est déclinée en break en mai 1988  – photo Peugeot Automobiles

La 405 part alors à la conquête du monde et essaiera même de séduire le cœur des américains aux USA (lire l’article Peugeot aux USA – Episode 1, la 405).

Peugeot 405 USA – photo Peugeot Automobiles

En 1989 Peugeot exauce les vœux de Christophe Bonnaud avec la commercialisation d’une version à quatre roues motrices de sa 405 Mi16. Toutes les Mi16 reçoivent alors des jantes alliage en 15 pouces en remplacement des 14 pouces initiales.

Au mois de juillet 1992, Peugeot frappe un grand coup et corrige les principaux défauts de la 405 en la faisant bénéficier d’un important restylage. Ce dernier touche principalement l’habitacle équipé d’une nouvelle et plus flatteuse planche de bord ainsi que l’arrière de la voiture dont la porte de malle descend maintenant jusqu’au pare-chocs. Les feux sont moins grands et la planche striée en plastique héritée de la 205 disparaît. En 1993 apparaît la prestigieuse version T16 à quatre roues motrices équipée d’un moteur turbo 16 soupapes de 200 chevaux (jusqu’à 220 avec l’overboost).

Peugeot 405 T16, un véritable collector ! – photo Peugeot Automobiles

De nombreuses séries seront déclinées autour de la 405, l’une des plus recherchée aujourd’hui étant la série spéciale Le Mans présentée en 1993 et basée sur la Mi16.

Contrairement aux souhaits de nombreux fans et aux prédictions des chasseurs de scoops d’Auto Hebdo, Peugeot ne commercialisera jamais de coupé 405. Les seuls dérivés à deux portes de la 405 seront les 405 Turbo 16 vues sur le Dakar et sur le célèbre tracé de Pikes Peak aux USA. Des voitures dotées d’une superbe carrosserie qui ont marqué l’histoire du sport automobile.

Peugeot 405 Turbo 16 Pikes Peak

La carrière de la 405 prendra fin en Europe en juillet 1995 après la commercialisation de 2 514 955 véhicules. Sa carrière se poursuit aujourd’hui encore notamment en Iran.


Pour en savoir plus

Un peu de lecture
La Peugeot 405 de mon père – ETAI

Peu de livres existent sur le sujet en dehors de La Peugeot 405 de mon père de Jean-Marc Gay édité chez ETAI. Si cette collection a le mérite de présenter de nombreux modèles de la production automobile française, elle est néanmoins inégale et certains titres ne sont pas exceptionnels. Le volume consacré à la 405 est intéressant mais ne remplacera pas la lecture des excellents numéros d’Auto Hebdo publiés en 1986 et 1987 ainsi que les nombreux essais et comparatifs réalisés par l’Auto Journal, Action Auto ou l’Automobile magazine. Des journaux que vous pourrez vous procurer facilement sur Internet si l’histoire de la 405 vous intéresse.

A noter également que l’excellent magazine Youngtimers a présenté un dossier consacré aux 106, 306 et 405 Le Mans (n°99 – juin 2019).

Enfin, n’oublions pas les brochures officielles publiées par Peugeot et notamment la documentation de 40 pages diffusée en interne pour le lancement de la 405 et présentant de façon exhaustive la gamme et la genèse de la voiture !


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OttOmobile a réalisé la Peugeot 405 dans différentes versions. Retrouvez sur lov4wheels les présentations de la Mi16 Le Mans et des versions Turbo 16 !

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