Norev vient de commercialiser au 1/18ème celle que l’on surnommait au début des années 80 « la petite Mercedes » : la 190 ! Disponible dans de nombreux coloris et dans deux versions différentes, cette 190 fait honneur à la marque Mercedes et bénéficie d’une superbe qualité de fabrication. Voici la présentation détaillée des 190 E et 190 E 2.3-16.
Un peu d’histoire
C’est en 1982 que Mercedes présente la 190 (appelée également W201, dénomination qui correspond à sa codification interne chez Mercedes). Avec une longueur de 4,42 mètres, il s’agit alors de la plus petite Mercedes de la gamme commercialisée à cette époque. Elle vient en complément de la prestigieuse Classe S (W126) et de la série des 200 (W123).
La 190 est animée par des moteurs quatre cylindres issus des Mercedes 200 développant une puissance de 90 chevaux ou de 122 chevaux. Ses liaisons au sol sont très modernes avec un train arrière multibras à la pointe de la technologie. Uniquement disponible en 4 portes, la 190 dispose d’une silhouette agréable et elle partage un air de famille certain avec la prestigieuse Classe S.
Martine Rénier nous dit, dans le numéro 347 d’AUTOhebdo du 9 décembre 1982, que « tout est nouveau. La carrosserie (bien sûr) mais aussi la suspension. Seul le moteur est déjà connu. […] La 190 a de l’allure et ne fait pas partie de ces voitures banalisées qui se ressemblent toutes […] Elle a du charme cette nouvelle Mercedes ».
Si la tenue de route et l’agrément de conduite de la 190 sont unanimement salués par les journalistes de la presse spécialisée, ses performances limitées, son habitabilité restreinte et ses tarifs élitistes sont aussi pointés du doigt.
En 1983, Mercedes présente une version diesel dénommée 190 D et une sportive répondant au nom de 190 E 2.3-16. Avec ses 185 chevaux, ses liaisons au sol perfectionnées et ses performances exceptionnelles, la 2.3-16 va devenir la nouvelle référence.
Voici ce qu’écrivait à son sujet Jean-Claude Letrou dans L’Automobile Magazine n°462 du mois de décembre 1984 : « L’aiguille du compte-tours s’est figée un tout petit peu au-dessous du repère de 6500 tr/min, soit 500 tours avant le début de la zone rouge. Celle du compteur a légèrement dépassé la barre des 240 km/h. Sur cette autoroute déserte (et allemande bien sûr, qu’alliez-vous croire !), les kilomètres défilent à cadence régulière. Un toutes les 15 secondes 55 en moyenne. Verdict : 231,5 km/h confirmés, et Mercedes annonce 230 km/h. Sans commentaires. Impossible de ne pas faire la comparaison avec certaines sportives, même de très haut niveau, qui, pour des performances à peine supérieures, exigent beaucoup de concentration. Ici, c’est la voiture qui fait tout. […] Beaucoup plus que son moteur ou ses performances, pourtant de haut niveau, le point fort de cette voiture c’est un comportement routier exceptionnel qui procure un sentiment de sécurité très élevé et très réel ».
En 1985, la 190 accueille sous son capot un six cylindres de 2.6 litres et, quelques mois plus tard, une version 2.3 litres renforce la gamme. Un moteur diesel de 2.5 litres fait ensuite son apparition ainsi qu’un turbo diesel.
En 1988, la 190 bénéficie d’un restylage et la 16 soupapes voit sa cylindrée passer de 2.3 litres à 2.5 litres. Sa puissance atteint désormais 195 chevaux.
Cette course aux performances se poursuit en 1989 avec l’apparition de la 190 Evolution I suivie, l’année suivante par l’Evolution II qui développe une puissance de 235 chevaux. Avec son aileron arrière démesurée, l’Evo II est très agressive et ravit les fans de compétition automobile ! Ces versions très sportives permettent à Mercedes d’engager la 190 dans le célèbre championnat allemand DTM où elle affronte les BMW M3.
La carrière de la 190 prend fin en 1993 avec l’arrivée de sa remplaçante, la Classe C. Véritable succès pour la marque à l’étoile, elle a été fabriquée à 1 879 629 exemplaires et bénéficie, encore aujourd’hui, d’une belle côte d’amour.
Il était une fois…
Retrouvez, dans la rubrique ‘’Il était une fois’’ l’histoire de la Mercedes 190 enrichie de nombreux extraits d’articles de presse publiés à l’époque de son lancement.
La miniature
Après avoir reproduit de très nombreuses Mercedes au 1/18ème, Norev s’attaque maintenant à la célèbre 190. Norev a reproduit une version 190 E des premiers millésimes ainsi que la sportive 2.3-16 apparue en 1984.
Silhouette
C’est en 1984 que j’ai découvert, dans les pages de l’Action Automobile de mon grand-père, les photos de la 190 E 2.3-16 en plein dérapage. Un choc ! Il faut dire qu’à l’époque, les Mercedes que l’on voyait dans la rue étaient souvent des 200 diesel qui crachaient une épaisse fumée noire à chaque accélération. Avec sa calandre majestueuse, ses grandes optiques, ses nervures sur le capot et son arrière à nul autre pareil, cette 190 se démarquait largement de ses sœurs étoilées et des Renault 18, Peugeot 305, Talbot Solara, Renault 25 et autres Citroën BX du moment.
40 ans plus tard, le charme opère toujours, même – et c’est là le tour de force de Norev – au 1/18ème ! Contrairement à la 190 de Minichamps qui, à la même échelle, souffre d’un avant pataud taillé à la serpe ainsi que d’épais bas de caisse, la 190 de Norev reproduit à la perfection le design dynamique tracé par les équipes de Bruno Sacco.
Nous retrouvons sur cette miniature la calandre majestueuse, légèrement bombé et inclinée, le long capot qui laisse à penser qu’il abrite une noble mécanique, le pli sur les flancs qui renforce la silhouette et la lunette arrière inclinée qui dynamise l’ensemble. Le fabricant lyonnais n’a pas oublié de reproduire le pli de tôle à l’arrière du pavillon ainsi que la curieuse découpe du coffre à pans coupés et de la lunette arrière.
Enfin, nous retrouvons sur la 190 E le côté haut sur pattes qui caractérisait les premières versions et, sur la 2.3-16, le design racé qui donne l’impression qu’elle va bondir sur nous.
Carrosserie
A l’instar de ce qui a été fait il y a quelques mois pour la Porsche 914 (lire également l’article consacré à la 914 dans la rubrique Voitures miniatures), Norev décline sa 190 sans différents coloris pour le plus grand bonheur des collectionneurs.
Nous retrouvons dans la gamme une 190 E blanche, toute simple mais typique des premières versions commercialisées. Vient ensuite, avec un packaging Mercedes, une superbe version bleu métal intérieur bleu ainsi qu’une version rouge intérieur beige semblable à celle que l’on a vu dans les premiers essais presse et notamment, dans AUTOhebdo et l’Action Automobile (lire également l’histoire de la Mercedes 190 dans la rubrique Il était une fois).
Une version argent cendré intérieur noir limitée à 1000 exemplaires seulement est proposée par certains revendeurs et Norev a, quant à lui, édité à 300 exemplaires une très flashy 190 E vert métal avec un intérieur vert.
La 2.3-16 n’est, pour le moment, disponible qu’en noir. Il ne fait aucun doute qu’elle apparaîtra prochainement en gris, la seconde couleur qui figurait au catalogue lors de son lancement. J’espère de mon côté que Norev produira une 2.5-16 de couleur rouge semblable à la 190 qui figurait en couverture de l’album Racing show des aventures de Michel Vaillant !
La 190 E 2.5-16 était l’une des vedettes de l’album Racing show (archives lov4wheels)
N’arrivant pas à choisir parmi cet assemblage de couleurs, vous retrouverez dans cet article la 190 E dans les teintes bleu métal, rouge et argent cendré !
Ces modèles bénéficient d’une peinture appliquée avec soin. Les bas de caisse sont recouverts d’une peinture noir mat conforme à ce que nous trouvions sur les modèles à l’échelle Un et les fines protections latérales sont également peintes en noir.
Comme vous pourrez le voir sur les photos, les quatre ouvrants sont parfaitement alignés, tout comme le capot et le coffre. L’assemblage est parfait et la finition est digne de l’étoile qui brille sur la calandre de ces miniatures.
Pièces rapportées
De très nombreuses pièces rapportées ont été apposées sur la carrosserie de la 190. Commençons par les plus visibles, les optiques. Les phares présentent une belle profondeur et sont superbes. Sur la 2.3-16, les phares sont équipés de petits essuie-glaces.
A l’arrière, les feux présentent également le même réalisme et nous retrouvons les stries antisalissures qui étaient, à l’époque, la marque de fabrique de tous les feux arrière chez Mercedes.
La calandre est superbe et elle arbore, comme il se doit, une belle étoile en son sommet. Cette dernière étant fragile, Norev a eu la délicate attention de fournir dans la boîte une étoile de rechange.
L’essuie-glace correspond à celui des premiers millésimes, il est donc positionné sur la partie droite du pare-brise lorsqu’il est au repos contrairement à celui qui est apparu en 1985. Réalisé en plastique noir, il est bien réalisé et convenablement appliqué sur le pare-brise. Les spécialistes de la 190 noteront que le deuxième petit balai qui était situé sous le balai principal pour nettoyer la base du pare-brise ne semble pas présent sur la miniature.
L’antenne fixée sur l’aile arrière gauche n’est pas déployée, le bout seulement de l’antenne est présent sur l’aile. C’est une bonne idée, cela évite d’avoir une antenne en plastique épais et peu réaliste comme on peut le voir sur la 190 réalisée par Minichamps ou la 200 réalisée par Norev à la même échelle.
A l’arrière, nous retrouvons l’étoile Mercedes sur le coffre ainsi que le bouton permettant le (dé)verrouillage de ce dernier. Norev n’a pas inscrit le nom de la voiture. Ce n’est pas une erreur, le catalogue des options permettant à chaque client de retirer gratuitement cette mention. J’aurais, pour ma part, préféré que cela apparaisse, notamment pour la version 2.3-16.
Les pare-chocs sont quant à eux très bien réalisés. Conformément au modèle à l’échelle Un, ils sont noirs sur la 190 E et sont couleur carrosserie sur la version à 16 soupapes. Nous retrouvons sur cette dernière les larges protections latérales couleur carrosserie ainsi que les bas de caisse spécifiques.
Cette version sportive arbore également un très bel aileron sur son coffre arrière. C’était, lors de son lancement, assez novateur et de nombreux autres constructeurs copieront cet accessoires sur leurs modèles sportifs (lire aussi les articles sur la Renault 21 Turbo ou la Peugeot 405 Mi16).
Fonctionnalités
Les Mercedes 190 de Norev bénéficient d’une direction fonctionnelle solidaire du volant ainsi que de suspensions réalistes sur les quatre roues.
Là encore, la réalisation est superbe et ne mérite que des éloges. Malgré les difficultés certaines que ce type de réalisation représente, les trains roulants fonctionnent parfaitement et ne présentent aucun défaut. C’est suffisamment rare pour être souligné. En étant perfectionniste, j’aurais aimé que le rayon de braquage soit plus important, à l’identique du modèle à l’échelle Un.
Ouvrants
Ceux qui lisent mes articles depuis le début savent que je ne suis pas un grand fan des ouvrants. J’ai trop souvent vu de belles réalisations gâchées par des pièces mal alignées, ne tenant pas en place ou laissant des trous béants entre elles et le reste de la carrosserie.
Il n’y a rien de tout cela dans cette Mercedes et Norev a réalisé ici un véritable coup de maître ! Les quatre portières sont ouvrantes ainsi que le capot moteur et le volet de coffre.
Dans tous les cas, l’ajustement des pièces mobiles est parfait. Aucun vilain jour entre les pièces n’est à mentionner. C’est véritablement superbe et l’on se plait à ouvrir et fermer ces ouvrants pour admirer cette 190 E sous toutes les angles. Bravo Norev !
Le capot ouvre largement (moins cependant que sur le modèle à l’échelle Un qui pouvait avoir un angle d’ouverture de 90°) et donne accès à un moteur très détaillé.
Nous retrouvons sur la version 190 E l’énorme filtre à air et nous apercevons sous le capot de la 16 soupapes la très belle culasse marquée du logo 2.3-16. De nombreuses étiquettes viennent compléter le tout. Quelques touches de couleur supplémentaires auraient été les bienvenues pour donner encore plus de réalisme et de cacher à l’ensemble.
A noter que le sous-capot n’a pas été oublié, ce dernier est également recouvert de son habillage. Un seul point négatif, le capot a tendance à redescendre de quelques millimètres une fois ouvert. Il aurait été intéressant d’ajouter une béquille.
Les quatre portières sont, nous l’avons vu, ouvrantes. Il suffit pour ce faire d’attraper délicatement la poignée et de tirer la porte vers soi. Le fonctionnement est doux et sans heurts.
Chaque portière hérite d’une contre-porte habillé et conforme au modèle à l’échelle Un. J’insiste sur le parfait alignement des ces portières et les interstices réduits au maximum. C’est un véritable bonheur que d’ouvrir et fermer ces éléments.
Le coffre est également bien réalisé. Comme sur toutes les Mercedes de cette époque, il comporte, sous le volet, un triangle de secours. L’intérieur du coffre est réalisé en plastique dur et aurait mérité d’être recouvert d’une feutrine.
Habitacle
Si l’extérieur de ces Mercedes ne mérite que des louanges, il en est de même à l’intérieur. Commençons par les versions 190 E. Ces dernières disposent d’un intérieur noir, beige, bleu ou vert en fonction de la teinte de la carrosserie. Ces intérieurs disposent d’une moquette assortie.
Nous retrouvons la planche de bord au dessin très traditionnel de la 190, son grand volant typique des Mercedes des années 80 ainsi que les gros compteurs aux aiguilles orange. Un petit peu de bois est visible autour du levier de vitesses.
Les sièges sont bien réalisés bien que les dossiers soient un peu trop hauts et que, sur les intérieurs clairs, les jointures entre les différents éléments composant ces sièges soient un peu trop visibles.
Si vous observez attentivement les photos, vous noterez que Norev a pris le soin d’ajouter des ceintures de sécurité en tissu aux quatre places.
Le ciel de toit est étrange puisqu’il présente au-dessus des sièges arrière un rectangle de couleur noire qui tranche avec le reste de l’habillage… comme s’il y avait un toit ouvrant à cet endroit-là.
Nous retrouvons sur la version 16 soupapes le même soin dans la réalisation. Cette dernière bénéficie d’une banquette arrière spécifique et d’un habillage de couleur grise qui fait malheureusement un peu trop plastique dans son rendu. Le ciel de toit ne présente aucune erreur sur ce modèle.
Châssis et jantes
Belles à l’extérieur et à l’intérieur, ces Mercedes méritent également que l’on s’attarde sur leurs châssis. Ces derniers sont en effet très détaillés. Un seul défaut, la ligne d’échappement qui tombe en plein milieu des trous de fixation du châssis sur son socle.
Les roues sont également très réalistes. Elles sont en outre bien fixées et tournent parfaitement. En observant l’intérieur des jantes, vous pourrez apercevoir les disques de freins ainsi que les étriers. Cet ensemble est réaliste, les disques étant solidaires des jantes.
Petit point d’amélioration, les enjoliveurs des 190 E auraient mérité une touche de couleur noire dans chaque orifice figurant sur leur pourtour. J’aurais également aimé que certaines déclinaisons de couleur soient équipées des jantes en alliage de la 2.3-16 qui figuraient en option sur les 190 E.
Packaging
Deux packaging différents ont été développés pour la 190. Les versions réalisées pour Mercedes disposent d’une boîte noire vitrée aux couleurs du constructeur. Les autres versions disposent d’un packaging aux couleurs de Norev, semblable à ce qui existe pour les autres miniatures du fabriquant.
A l’intérieur, nous retrouvons deux demi-coques en polystyrène sur lesquelles sont fixées les miniatures. Ce système est différent des autres miniatures de Norev et, selon moi, beaucoup plus qualitatif. A noter également que nous retrouvons dans le boitage des versions réalisées pour Mercedes un gant permettant de manipuler la miniature sans laisser ses empreintes sur la carrosserie ainsi qu’un tournevis.
Un seul GROS point noir dans ce packaging : la désagréable habitude de Norev d’apposer des pastilles autocollantes pour maintenir les ouvrants fermés. Si, dans certains cas ces pastilles se retirent facilement, dans d’autres cas elles laissent d’horribles traces collantes sur les carrosseries. C’est exaspérant !!
Pour conclure
Tout simplement bluffante.
Une des plus belles Norev produite ces dernières années !
Bravo Norev ! Cette Mercedes est tout simplement bluffante et je ne peux que vous conseiller l’acquisition d’un de ces modèles. Le degré de réalisme, la finition, le soin apporté dans la fabrication… tout est exceptionnel. Vous ne serez pas déçus. A noter également le très bon rapport qualité / prix de cette miniature. Pour faire simple, aucun fabricant ne propose aujourd’hui cette qualité de réalisation à ce tarif.
Avec cette Mercedes, Norev fait preuve de tout son savoir-faire et démontre qu’il peut faire des prouesses. J’espère vivement que cette expertise sera intégrée sur tous les futurs modèles du fabricant et pas uniquement sur les Mercedes dont la production est visiblement suivie de près par le constructeur qui diffuse ces miniatures dans son réseau. On sent en effet que ces Mercedes au 1/18ème ont bénéficié d’un suivi qualité et d’une exigence dans la réalisation dont ne bénéficient pas, loin de là, tous les modèles du fabricant lyonnais.
Cette Mercedes porte en elle une formidable note d’espoir pour les futurs modèles de Norev !
L’astuce
Des plaques d’immatriculation personnalisées
Toutes ces Mercedes sont équipées de plaques d’immatriculation allemandes réalistes. J’ai néanmoins décidé de les personnaliser. La version 2.3-16 est maintenant conforme à 100% à celle essayée par Jean-Pierre Malcher pour l’Action Automobile. La 190 E de couleur rouge arbore quant à elle la plaque d’immatriculation de celle apparaissant dans AUTOhebdo.
Ces plaques sont fabriquées par un jeune maquettiste (page Facebook Florian Fouchard) qui réalise, à la demande, tous types de plaques pour vos miniatures, que vous souhaitiez une plaque française, belge, allemande, US ou même australienne ! Elles sont réalisées sur une fine feuille de carton rigide ce qui permet un rendu plus réaliste encore qu’une simple décalcomanie.
N’hésitez pas à le contacter directement !
