Dans l’ombre de la célèbre A110 – plus connue sous le nom de Berlinette -, l’Alpine A106 mérite pourtant que l’on se penche sur son histoire… c’est en effet avec elle que la marque a vu le jour et elle porte en elle tout ce qui fera le succès de sa descendante directe, l’A110. Flashback sur la naissance de la marque Alpine au travers de l’A106 reproduite au 1/18ème par OttOmobile.
Un peu d’histoire
En 1951, Renault présente une version vitaminée de la 4CV dénommée 1063 équipée d’un moteur profondément modifié qui développe désormais la puissance de 35 chevaux (lire également l’article présentant l’histoire de la 4CV en cliquant ICI). Cette version sportive de la 4CV est alors engagée dans de nombreuses courses et notamment les 24 heures du Mans ou les Mille Miglia en Italie. A son volant s’illustre un certain Jean Rédélé.
Ce dernier comprend vite qu’avec quelques modifications, le châssis de la petite Renault peut être utilisé pour la conception d’un petit coupé sportif.
Il décide alors de se lancer dans l’aventure et conçois un premier modèle dénommé Rédélé Spéciale suivi de deux autres modèles dérivés de ce premier coupé.
Il s’associe ensuite avec son beau-frère Charles Escoffier pour commercialiser un petit coupé dérivé de la 4CV et conçu par les établissements Chappe et Gessalin (qui lanceront en 1966 leur propre marque automobile : CG). Reprenant la mécanique et le châssis de la 4CV, ce coupé est équipé d’une carrosserie en fibre de verre.
Présentée en 1955, cette voiture porte le nom d’Alpine A106. Elle fera rapidement le bonheur des pilotes amateurs et professionnels et la voiture s’illustrera notamment lors du 29ème Rallye Monte-Carlo, affublée du numéro 166 et pilotée par Jacques Feret.
« À toutes les vitesses, la voiture tient docilement sa trajectoire et son contrôle en ligne droite ne pose aucun problème particulier »
L’Auto-Journal – Salon de l’Automobile 1959
La petite A106 est essayée en 1958 par les journalistes de l’Auto-Journal dans une version équipée d’un moteur de plus forte cylindrée. Voici quelques extraits de l’essai publié dans le numéro Spécial Salon de l’Automobile 1959 : « La première Alpine possédait un moteur de 750 cm3, mais, sur la version qui nous occupe, il ne subsiste plus beaucoup de points communs avec le moteur de la 4CV excepté le bloc moteur et le carter de boîte. La cylindrée est maintenant de 904 cm3. […] Ainsi modifié, […] ce moteur est annoncé pour la coquette puissance de 59 CV à 6000 t/min. […] Sur une piste humide nous avons enregistré une vitesse maximum de 152,8 km/h. […] En fait, la voiture dont nous disposions doit atteindre sur route sèche 155 km/h et avec le pont long et l’arbre à cames « pointu » environ 160 km/h. […] Les accélérations de l’Alpine sont particulièrement intéressantes dans le trafic en raison de leur sécheresse aux vitesses moyenne, mais il est évident que, par rapport à une voiture de sport de cylindrée plus importante, les reprises à partir de 130 km/h sont plus molles. […] A première vue, il peut paraître effarant de se lancer sur la route à 155 km/h avec un ensemble mécanique de 4CV Renault pesant moins de 600 kilos. L’Alpine ne s’en révèle pas moins, dans la plupart des cas, facile à conduire. À toutes les vitesses, la voiture tient docilement sa trajectoire et son contrôle en ligne droite ne pose aucun problème particulier. En virages, l’Alpine s’accroche à vitesse moyenne et survire progressivement lorsque l’on flirte avec la limite d’adhérence. Ses réactions demeurent toutefois très saines. […] Les lignes du petit coupé Alpine sont essentiellement fonctionnelles et aucune recherche esthétique particulière n’a présidé à leur élaboration. Un peu courtaud, dépourvu de tout porte-à-faux, l’ensemble n’est cependant pas laid bien qu’il ne puisse évidemment se comparer à la Floride. Comme on le sait, la carrosserie est entièrement réalisée en matière plastique et cette méthode de construction paraît, tout au moins dans le cas qui nous occupe, parfaitement au point. ».
La production de l’A106 prend fin en 1960. Dérivée en version cabriolet, elle a aussi donné naissance à l’Alpine A108 Berlinette qui, moyennant quelques modifications importantes, deviendra plus tard la célèbre A110.
La miniature
OttOmobile vient de nous présenter une nouvelle édition de son Alpine A106 au 1/18ème.
Cette fois-ci, la miniature revêt les jolies couleurs de la version s’étant illustrée au Monte-Carlo 1960.
Le moule est nouveau. En effet, cette Alpine comporte une face avant légèrement différente, avec des phares encastrés et non pas proéminents, conformément à la voiture engagée au Monte-Carlo. Cette modification permettait de rajeunir la silhouette de l’A106 et de la rapprocher visuellement de l’A108 présentée en 1958.
Elle adopte également le deuxième modèle de pare-brise, d’une taille plus importante que le premier qui était en fait une lunette arrière de Renault Frégate !
Silhouette
Il se dit que Jean Rédélé n’était pas conquis par le dessin de l’A106 qu’il trouvait moins élégant que celui, dessiné par l’italien Michelotti, de sa Rédélé Spéciale. Pourtant, près de 70 ans après sa présentation, il faut reconnaitre que cette première Alpine présente un charme certain. Nous retrouvons sur cette miniature signée OttOmobile la ligne gracile de l’A106. Les proportions sont justes et le dessin fidèle.
Carrosserie
Réalisée en résine, cette miniature bénéficie d’une bonne qualité de fabrication, conforme aux standards d’OttOmobile. La peinture blanche est correctement appliquée et présente un bon rendu.
Pièces rapportées
De nombreuses pièces rapportées viennent enjoliver la jolie silhouette de cette A106. Toutes bénéficient d’une belle finesse (en dehors des essuie-glace) et d’un montage soigné. Nous retrouvons également la décoration propre à la version ayant participé au Monte-Carlo 1960 avec le numéro 166 apposé sur les portières ainsi que la reproduction de la plaque Monte-Carlo spécifique à ce rallye sur les capots avant et arrière.
Des phares longue-portée de taille respectable sont fixés sur le pare-chocs avant. Ils complètent efficacement l’éclairage d’origine qui devait être un peu faiblard !
Fonctionnalités
Cette miniature ne comporte pas de direction fonctionnelle. Les suspensions restent fixes.
Ouvrants
L’Alpine A106 d’OttOmobile étant réalisée en résine, il n’a pas été possible d’aménager des ouvrants fonctionnels sur sa carrosserie.
Châssis et roues
Si le châssis n’est que peu détaillé, OttOmobile n’a pas oublié d’intégrer à l’arrière de son Alpine une belle sortie d’échappement.
Les jantes sont également bien réalisées. Les connaisseurs identifieront sans mal les jantes qui étaient également montées sur la 4CV 1063.
Habitacle
Entièrement noir, l’habitacle exigu de l’A106 est bien reproduit. Nous y retrouvons le joli volant de couleur blanche ainsi que le minuscule compteur de vitesses visible derrière les deux branches du volant.
Packaging
L’Alpine A106 est livré dans la boite déjà vue des milliers de fois sur les miniatures de la marque OttOmobile. Cet emballage protège efficacement l’A106 des aléas des transports.
Pour conclure
Difficile de ne pas craquer… elle est vraiment séduisante cette A106 !
Une fois de plus, OttOmobile nous livre une superbe miniature qui ravira les collectionneurs. Cette Alpine est incontournable pour toutes celles et ceux qui collectionnent les Alpine et les Renault. Elle séduira également les amateurs d’automobiles françaises et plus largement, tous les fans de modèles sportifs et de voitures de course. Et puis… elle est vraiment jolie !
L’Alpine A106 en vidéo
