C’est en mars 1966, alors qu’elle célèbre son cinquantième anniversaire, que la marque BMW présente au salon de Genève la 1600-02 qui prendra également le nom de 1600 Jubilé. Voici l’histoire de la BMW Série 02.
Dérivée de la berline 1600 – la Neue Klasse ou Nouvelle Classe – dévoilée en 1964, cette nouvelle BMW se distingue par sa silhouette à deux portes dessinée en interne par l’équipe de Wilhelm Hofmeister(1) auteur par ailleurs de la Neue Klasse. Elle complète par le bas la gamme BMW riche des berlines de la Neue Klasse ainsi que des coupés 2000.

Plus courte de 27 cm et plus étroite de 12 cm que la berline 1600, la 1600-02 en reprend les trains roulants ainsi que la mécanique, un moteur 4 cylindres développant la puissance de 85 chevaux. Avec son empattement réduit et son poids inférieur de 130 kg, la 1600-02 bénéficie d’un comportement dynamique qui séduit très rapidement les conducteurs sportifs.

La plus petite des B.M.W. n’est pas, comme on aurait pu le croire, une voiture dont les performances ont été sacrifiées puisque, bien au contraire, elle est plutôt plus rapide et plus nerveuse que la 1800 normale.
Bernard Carat, L’Auto-Journal n°405 du 23 juin 1966

Cette 1600-02 est essayée par Bernard Carat dans le numéro 405 de L’Auto-Journal publié le 23 juin 1966. Voici ce que le journaliste écrivait à propos de la Jubilé : « Pour le cinquantième anniversaire de sa création, B.M.W. a modifié profondément sa gamme de voitures et a présenté une série impressionnante de nouveaux modèles tout en abandonnant complètement la petite 700 délaissée aussi par la clientèle. Les nouvelles 2000 prendront petit à petit la place des 1800 tandis qu’apparait sur le marché un modèle plus léger et plus économique, la 1600 deux portes. […] Le moteur est toujours un quatre cylindres en ligne. […] Il développe 96 ch SAE à 5800 tr/mn (85 ch DIN ndlr), soit une puissance légèrement supérieure à celle de l’ancien groupe 1 600 cm3. […] Sur l’anneau de Montlhéry, […] nous avons atteint, le conducteur étant seul à bord, la vitesse réelle de 163,2 km/h […] et l’on voit qu’en vitesse pure, la B.M.W. 1600 se place remarquablement dans sa cylindrée. Sur bonne route, cette vitesse de pointe élevée peut être soutenue longtemps sans difficulté et le moteur ne donne jamais l’impression d’être poussé à bout ni de tourner à régime trop élevé. […] La B.M.W. 1600 a prouvé qu’elle tenait aussi bien la route que les autres modèles de la marque et que sa stabilité à grande vitesse était à peu près sans reproche. En ligne droite, cette voiture se contrôle avec une extrême facilité, quelle que soit l’allure, et la plupart des courbes peuvent être abordées sans lever le pied. En virage plus serré, le comportement reste sain, mais il faut se méfier de quelques sautillements des roues arrière dus sans doute à la dureté des pneus sans chambre. Ceux-ci glissent aussi quelque peu par temps de pluie. […] Au premier abord le freinage fait très mauvaise impression à cause d’une dureté de la pédale à laquelle nous ne sommes plus habitués. […] Les B.M.W n’ont jamais eu de suspension ni de sièges particulièrement confortables et la 1600 n’a pas échappé à cette règle. Le train arrière est particulièrement ferme, mais son amortissement est très rapide, ce qui diminue au minimum la durée des réactions après le passage d’un obstacle. A l’avant, la suspension est moins dure, mais le débattement reste assez limité. […] A l’intérieur, la 1600 est conçue autour des deux places avant qui sont largement dimensionnées et le conducteur le plus grand pourra la conduire sans gêne grâce à la longueur des glissières de réglage. Malheureusement, la banquette arrière, déjà privée de portières d’accès, se trouve un peu sacrifiée et lorsque les sièges avant sont reculés à fond, il ne reste guère de place pour les jambes. […] Le tableau de bord est conçu dans le même style que celui du coupé 2000, mais il est loin d’en avoir les qualités et la présentation. On y trouve cependant tout ce qui est nécessaire, y compris un totalisateur partiel, un thermomètre d’eau et une grande montre. »

Au Salon de Francfort 1967, BMW présente la version cabriolet de sa 1600-02 développée par le carrossier allemand Baur ainsi que la 1600 Ti qui bénéficie d’une motorisation plus puissante que la 1600.

Avec ses 105 chevaux, ses barres stabilisatrices et son pont autobloquant en option, la Ti a tous les ingrédients pour séduire les conducteurs sportifs ! Très semblable à la 1600-02, la Ti se distingue par sa calandre partiellement noire, son nouveau volant à trois branches et l’intégration d’un compte-tours dans son tableau de bord.
Telle qu’elle se présente, cette voiture est à même de procurer de réelles satisfactions pour qui aime conduire vite. Cela est d’autant plus facile que la BMW 1600 Ti possède une qualité majeure : un équilibre des masses judicieux.
Alain Bertaut, l’Action Automobile et Touristique n°90 publié en février 1968
La 1600 Ti fait l’objet d’un essai détaillé dans le numéro 90 de l’Action Automobile et Touristique publié en février 1968.

Séduit par ce nouveau modèle, Alain Bertaut écrit : « Dans sa version normale, la BMW 1600 prend place parmi les berlines à tendance sportive de catégorie moyenne. […] En version Ti, on retrouve tous les caractères fondamentaux de la 1600. […] Une bonne dizaine de kilomètres à l’heure sont gagnés en vitesse de pointe grâce aux 20 chevaux supplémentaires qu’offre le moteur de la 1600 Ti par rapport à celui de la 1600. […] Le soubassement de la voiture est inchangé. Les suspensions sont les mêmes mais l’on a jugé utile le montage de deux barres stabilisatrices. […] La planche de bord groupe les instruments et commandes en face du conducteur. Trois cadrans de même diamètre sont réunis dans un boîtier ressemblant à celui des Peugeot 404. […] Tout l’ensemble est traité avec rigueur, sobriété ; l’exécution est nette et propre. Rien de superflu non plus dans la décoration extérieure de la carrosserie. […] La lecture des performances situe le niveau élevé auquel se place la BMW 1600 Ti parmi ses concurrentes plus ou moins directes. Il ne faut pas oublier avant toute chose que l’on a affaire à une berline deux portes d’apparence insignifiante mais qui, tout compte fait, se trouve dotée de performances que peuvent lui envier bien des coupés à prétentions sportives. […] D’une façon générale, le confort est bon et le niveau sonore de la mécanique crée une agréable surprise lorsqu’on le rapporte aux performances. La position de conduite est excellente. […] La moyenne que nous avons réalisée (117,250 km/h) pourrait dispenser de faire la fine bouche. Evidemment, aux qualités de maniabilité, de franchise des accélérations, s’ajoute une efficacité de la suspension dans ce domaine. L’impression de sécurité est saisissante. ».

Sur le plan des qualités routières pures, la BMW 1600 TI obtient une remarquable synthèse quel que soit le genre de parcours que l’on soit amené à faire. […] Rapide, nerveuse, très sûre et (trop ?) fonctionnelle, c’est une voiture décidément sportive… et pas du tout romantique !
José Rosinski, Sport Auto n°74 publié en mars 1968
Sous la plume de José Rosinski, le magazine Sport Auto présente également la 1600 Ti dans le numéro 74 publié en mars 1968 : « Version élaborée du modèle Jubilé, la Ti ne s’en distingue extérieurement que fort peu : calandre noire mate, jantes élargies, sigles. C’est sous le capot que réside la différence. Le quatre cylindres en ligne super carré […] atteint 105 cv DIN à 6 000 t/m, exactement 20 cv de plus que le moteur standard. […] Clarté, sobriété, telle est la devise maison sur le plan esthétique. Les lignes de cette voiture sont nettes, dépouillées, mais la hauteur peu commune des glaces par rapport au corps et la forme arrière l’apparentent davantage à une compacte berline deux portes qu’à un coupé au sens généralement admis. L’ensemble est un peu raide, solennel, et n’incite en aucune façon à la rêverie…

A l’intérieur, ce caractère s’accroit encore par le choix des matériaux volontairement stricts et même, pour certains franchement ordinaires, comme le tapis de sol. Le tableau de bord est intelligemment conçu, avec les trois cadrans groupés devant les yeux du conducteur, le reste formant une vaste tablette. […] Le volant en bois, par contre, de petit diamètre et d’une forme originale, est des mieux venus. […] La position de conduite est statiquement excellente, volant et levier de vitesses (oh, l’horrible pommeau de caoutchouc moulé…) bien en mains, pédalier correctement disposé. […] Souple et très discret jusqu’à 4500-5000 t/m, le moteur devient plus bruyant avec les hauts régimes, mais ne donne jamais l’impression de peiner. […] La tenue de route s’avère remarquable, grâce au caractère neutre accentué, au peu de roulis et au pouvoir d’adhérence notablement élevé du train arrière propulseur, y compris sur chaussée mouillée. […] Les freins sont progressifs et très bien équilibrés. […] Combinées au moteur allègre et montant vite en régime, toutes ces caractéristiques rendent la conduite de la 1600 Ti très amusante, et vous remplissent de satisfaction. […] A Montlhéry, les chiffres suivants ont été obtenus : 400 m départ arrêté : 17″ 6/10 – 1000 m départ arrêté : 33″ – Vitesse maximale : 170,5 à 6200 t/m environ soit plus de 175 km/h sur route en palier. […] Ces résultats correspondent de très près à ceux que l’on obtient avec une R8 Gordini ou une Giulia Super. La 1600 Ti est plus reposante à conduire que la première à grande vitesse, plus maniable que la seconde. ».

Avec la 2002, BMW a donné naissance à des engins d’avant-garde sur le plan des performances routières et du plaisir de conduire.
L’Auto-Journal – numéro Spécial Salon 1970
En janvier 1968, BMW dévoile au Salon de Bruxelles la 2002 qui est équipée du moteur 1990 cm3 de 100 chevaux hérité des coupés 2000 et de la berline 2000 Ti. Dotée, comme l’écrit L’Auto-Journal (numéro Spécial Salon 1970), « de performances sensiblement égales à celle de l’ancienne 1600 Ti », la 2002 est « une voiture de tourisme offrant un confort normal et par surcroit, une adhérence qui autorise la conduite à grande vitesse aussi bien sur bonnes routes que sur des revêtements médiocres et même sous la pluie ».


Quelques mois après la présentation de la 2002, la 1600 Ti quitte le catalogue du constructeur. Elle n’aura été produite qu’à 8670 exemplaires. En septembre de la même année, la course à la puissance se poursuit avec la présentation de 2002 Ti.
Désormais, son moteur développe 120 chevaux avec un poids qui ne dépasse pas la tonne. Semblable dans sa présentation à l’ancienne 1600 Ti, la 2002 Ti bénéficie de performances de premier plan.
Comme il était facile de le prévoir, la BMW 2002 Ti est une voiture extrêmement agréable et d’un tempérament vraiment sportif, mais aussi fort civilisé, en raison de l’alliance opportune d’un « gros » moteur et d’une « petite » caisse. Ce genre de solution, pourvu qu’il soit mis en œuvre par de bons techniciens et c’est évidemment le cas ici, produit toujours d’heureux effets.
José Rosinski, Sport Auto n°84 publié en janvier 1969

C’est à nouveau José Rosinski qui prend le volant de la dernière-née pour le numéro 84 du magazine Sport Auto publié en janvier 1969 : « La 2002 Ti est le mariage d’une caisse de 1600-2 avec le moteur animant jusqu’ici la plus grosse 2000 Ti-Tilux. […] La 2002 Ti offre maintenant 120 cv DIN. […] La seule différence importante avec la 1600 Ti que nous avons essayée dans le n° 74 de « Sport-Auto », concerne la mécanique. […] A tous égards, il apparait impossible de distinguer 1600 et 2002 Ti, sinon par les monogrammes figurant sur la calandre (peinte en noir mat pour ces deux modèles les plus sportifs) et sur le tableau arrière. Vous connaissez tous maintenant l’aspect sobre, net, presque clinique de la carrosserie Jubilé, je crois inutile d’y revenir. […] La visibilité à bord est remarquable sous tous les angles, on domine la route, et la position de conduite devrait satisfaire tout le monde. […] Tout de suite, on est frappé par l’exceptionnelle souplesse du moteur, qui se manifeste par des accélérations d’une énergie surprenante à bas régime. Le couple disponible est à tout moment évident, ce qui rend la conduite extrêmement agréable et décontractée, quelle que soit l’allure et le rapport engagé. […] Sur la grand-route ou l’autoroute, la voiture est d’une déconcertante facilité à conduire : elle suit fidèlement sa ligne de cap, s’inscrit sans broncher dans les courbes, ne roule pour ainsi dire pas, demeure parfaitement neutre. […] Toutes les commandes sont à bonne portée, levier de vitesses, pédalier, lave-glace, etc. Les freins, eux, demandent à être actionnés avec les plus grandes précautions, car leur assistance est très forte, et même excessive. […] Sur les petites routes tortueuses et escarpées du Massif Central, la maniabilité de la 2002 Ti est apparue tout à son avantage, mais un inconvénient n’a pas non plus tardé à se faire jour : en l’absence de différentiel autobloquant, et avec l’ensemble jantes-pneus de dimensions relativement modestes équipant la voiture d’origine, la tendance au patinage à la reprise est nettement exagérée. […] Comme il était facile de le prévoir, la BMW 2002 Ti est une voiture extrêmement agréable et d’un tempérament vraiment sportif, mais aussi fort civilisé. ».

Pour le millésime 1970, toutes les versions bénéficient du montage en série de ceintures de sécurité. La boîte automatique est désormais proposée en option.
1971, l’année du restyling
En 1971 la gamme est entièrement remaniée. La 1600-02 devient 1602 et une version 1802 s’intercalant entre la 1602 et la 2002 fait son apparition. La 2002 Ti est quant à elle remplacée par la 2002 Tii. Grâce à l’apport de l’injection, son moteur délivre désormais la puissance de 130 chevaux.

A l’extérieur, la carrosserie reçoit des protections latérales et les pare-chocs bénéficient de fines bandes en caoutchouc. A l’arrière, ce dernier est nouveau. Plus enveloppant, il rejoint désormais le passage de roue. A l’intérieur, tous les modèles bénéficient d’un volant tulipé à trois branches.

Après 1692 exemplaires produits, le cabriolet assemblé par Baur quitte la gamme. Malgré sa silhouette aguichante, ce dernier n’a jamais réussi à trouver son public en raison notamment d’une piètre rigidité. Il est remplacé par une nouvelle version également développée par Baur. Ce nouveau cabriolet intègre un imposant arceau muni de deux vitres latérales. Le toit est décomposé en deux parties repliables, une lunette arrière souple et une toile située au-dessus des sièges avant. Ainsi gréé, le cabriolet ressemble davantage à un modèle découvrable.

Cette même année, une nouvelle silhouette apparait aux côtés de la berline et du cabriolet. C’est la Touring ! Dessinée par Giovianni Michelotti(2), cette dernière bénéficie d’un arrière totalement revu avec l’intégration d’un hayon.

La BMW 02 TOURING
Les photos ci-après sont issues du site Car Design Archives qui présente quelques informations passionnantes sur la génèse de la 02.
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Avec 12 centimètres de moins en longueur, le coupé-break Touring présente une silhouette très différente que certains jugent plus dynamique. Ses concurrentes se nomment alors… Renault 16 (pour la 1602 Touring) ou bien Volvo 1800 ES (pour la 2002 Tii Touring). Tous les moteurs disponibles sur la Série 02 sont proposés sur la Touring.
La B.M.W. Touring Tii présente le gros avantage d’afficher des performances et une compacité telles qu’elle peut être aussi normalement utilisée en ville que sur route, avec les performances extrêmement élevées, la sobriété à vitesse moyenne et la maniabilité générale qui la rendent apte à fournir les services les plus variés.
André Costa – L’Auto-Journal n°4 – 1er mars 1973
La 2002 Tii Touring fait l’objet d’un banc d’essai dans le numéro 4 de L’Auto-Journal publié le 1er mars 1973.

Voici quelques extraits de l’article signé André Costa : « Le groupe de la 2000 Tii est toujours le même. […] Toutefois, la puissance qui atteignait, avec deux carburateurs horizontaux double corps 120 ch DIN à 5500 tr/mn, est maintenant de 130 ch DIN au même régime. […] Sur l’anneau de Montlhéry, notre voiture d’essai a accompli son meilleur tour, le pilote étant seul à bord, en 50 s, ce qui correspond à 183,4 km/h. […] Bien que ces chiffres soient satisfaisants, ils s’avèrent impuissants à traduire l’agrément d’utilisation de ce moteur qui, par rapport à l’ancien 120 ch, possède un souffle et une endurance extrêmement séduisants. […] Les BMW possèdent depuis longtemps une bonne réputation en matière de tenue de route et la Touring ne nous parait pas faire exception à cette règle. […] Il est certain qu’avec la puissance et le couple disponible du moteur à injection, l’adhérence des roues motrices n’est pas considérable sur sol glissant. Il est d’ailleurs possible, contre supplément, de monter un pont autobloquant dont l’adjonction doit exercer une heureuse influence sur la facilité de contrôle du véhicule. […] Par rapport à l’ancienne caisse, le carrossier italien Touring a laissé la proue pratiquement inchangée, réservant ses efforts à la moitié postérieure qui, suivant la mode actuelle, a été transformée en une sorte de break doté d’un grand hayon — bruyant, hélas ! – s’ouvrant verticalement de haut en bas. Une bâche souple, tendue à l’horizontale derrière la banquette postérieure, constitue une malle à bagages ainsi dissimulée aux regards mais dont le volume est plutôt faible. Si l’on dégrafe cette bâche, il devient possible d’entasser un plus grand nombre de valises, mais la présence de la glace de custode, très inclinée, est encore gênante. En revanche, un mécanisme relativement simple permet d’escamoter soit la totalité de la banquette arrière, soit l’une de ses moitiés, donnant alors naissance à une plate-forme de chargement fort intéressante. […] L’ensemble de la silhouette est raide, résolument moderne mais dépourvu de toute beauté classique. ».



En 1973, quelques mois après l’apparition de la première Série 5, BMW procède à quelques évolutions sur la Série 02. Les feux arrière deviennent rectangulaires, la calandre adopte un nouveau dessin de couleur noire, les jantes sont nouvelles et, à l’intérieur, un volant à quatre branches et des appui-têtes font leur apparition. Les voies sont élargies et la taille du réservoir d’essence est augmentée. La Touring, qui est en fin de carrière, ne profite pas de ces évolutions.


Lors du Salon de Francfort, BMW frappe un grand coup avec la présentation de la 2002 Turbo qui atteint, grâce à son moteur turbocompressé, la vitesse de 210 km/h.
Cet engin hybride doit être pris au sérieux car ses chronos sortent de l’ordinaire.
André Costa – L’Auto-Journal n°4 du 1er novembre 1974
La 2002 Turbo est essayée par André Costa pour le numéro 4 de L’Auto-Journal publié le 1er novembre 1974.

Voici un extrait de ses impressions de conduite : « Avec son imposant becquet avant qui lui drape une longue jupe autour des chevilles, la BMW 2002 Turbo ressemble de face à un petit bouledogue hargneux aux pattes bien campées sur des 185 x 13. Un becquet de caoutchouc barre son coffre à bagages et lui fait un moignon de queue noire comique. Et pourtant, cet engin hybride doit être pris au sérieux car ses chronos sortent de l’ordinaire. Sur l’anneau de vitesse de Montlhéry, en dépit du vent trop violent, j’ai tourné à 195,1 km/h. Sur chaussée libre – s’il en est encore – on dépasse 200 chrono dans un silence plutôt surprenant. Les accélérations sont également coquettes. […] Grâce au turbo-compresseur à double turbine, la puissance disponible passe de 113 ch DIN à 6000 tr/mn à 170 ch DIN à 6 500 tr/mn. […] En dessous de 4 000-4 500 tr/mn, la voiture est honnête mais sans plus. Et puis, brutalement, le compte-tours sursaute tandis que le manomètre de pression du turbo file dans la zone verte. […] La Turbo est montée avec une boîte cinq vitesses Porsche dont la quatrième monte déjà à 160. […] La Turbo a bon appétit. En sollicitant sans cesse le turbo, elle a dévoré allègrement 22 litres aux 100 km au cours de nos essais mais l’agrément de sa double personnalité est indéniable, qu’on la conduise comme une voiture de tourisme à 4 000 tr/mn en cinquième ou qu’on fasse hurler le turbo à fond de régime. ».

En 1974, une nouvelle finition Luxe bénéficiant d’une finition plus haut-de-gamme est proposée au catalogue. La Touring s’éclipse discrètement après une carrière en demi-teinte.

En janvier 1975, une version d’accès à la gamme 02 apparait. C’est la 1502 dont le moteur développe 73 chevaux. En mai, BMW présente sa toute nouvelle Série 3 (dénommée E21). La 1502 reste alors le seul modèle de la Série 02 à être commercialisé.
1977, clap de fin pour la 02
En juillet 1977, la dernière 02, une 1502 sort des chaînes de fabrication. Toutes versions confondues, la 02 a été produite à près de 862000 exemplaires. C’est un véritable succès pour le constructeur tant en termes de notoriété que de diffusion. Elle a également permis à BMW de s’implanter durablement aux USA où elle a été largement diffusée. Au niveau sportif, elle s’est imposée sur de nombreux circuits et a donné la possibilité à quelques préparateurs de connaitre le succès, à l’image de Schnitzer ou du mythique Alpina.

(1) La paternité du dessin de la 02 reste, encore aujourd’hui, la source de nombreux débats. Ce dessin est-il le fruit des équipes BMW placées sous la responsabilité de Wilhelm Hofmeister ou du styliste italien Giovanni Michelotti auteur par ailleurs du design de la BMW 700 ? Le très sérieux site internet Car Design Archives nous dit que la 02 a été dessinée par Manfred Rennen et Georg Bertram sous la direction de Wilhelm Hofmeister. Il est fort probable que Michelotti ait néanmoins été impliqué dans ce travail.
(2) Contrairement au dessin du coach 02, la paternité du dessin de la Touring revient sans aucune hésitation à Giovanni Michelotti. Le projet a ensuite été finalisé par le français Paul Bracq. (source : Car Design Archives)
Bibliographie
- BMW Série 02, l’enfant prodige de Munich – Xavier Chauvin aux éditions ETAI
- L’Auto-Journal n°405 du 23 juin 1966
- L’Action Automobile et Touristique n°90, février 1968
- Sport Auto n°74, mars 1968
- L’Auto-Journal, numéro Spécial Salon 1970
- Sport Auto n°84, janvier 1969
- L’Auto-Journal n°4 du 1er mars 1973
- L’Auto-Journal n°4 du 1er novembre 1974
- Gazoline n°319, février 2024
- Car Design Archives
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