« Nez à l’intérieur, dans une agréable dérive, la Fiat s’enroule avec élégance et prestance autour du virage… contre braquage en vue de la sortie, la trajectoire s’élargit, la dérive cesse, la voiture est déjà placée pour le virage suivant : un vrai régal »… c’est avec ces mots que José Rosinski nous présente la Fiat X1/9 dans le magazine Sport Auto ! Une voiture à redécouvrir…
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La miniature
La Fiat X1/9 vient d’être présentée par Laudoracing au 1/18ème. Un modèle à retrouver très prochainement en détail sur le site de lov4wheels dans la rubrique Voitures miniatures.
1er février 1972… les lecteurs de l’Auto-Journal découvrent dans les premières pages du magazine les photos d’une petite Fiat à toit découvrable. Il s’agirait du futur spider Fiat 128, un modèle dessiné par Bertone équipé d’un moteur disposé transversalement au-dessus des roues arrière. Bien que légèrement floues et fortement zoomées, les photos en noir et blanc présentent une voiture non camouflée au look acéré et dynamique, bien dans la veine des modèles de l’époque.
Quelques mois plus tard, la Fiat X1/9 – c’est son véritable nom – est présentée au monde entier lors du salon de Turin. Si sa ligne évoque furieusement l’Alfa Romeo Carabo, la Ferrari 308 GT4 ou bien encore la Lancia Stratos toutes issues du même bureau de design, sa motorisation est beaucoup moins noble et performante.
La X1/9 est en effet équipée du moteur de la Fiat 128, un quatre cylindres de 75 chevaux accouplé à une boite à 4 vitesses seulement. Il est implanté en position centrale arrière, à la façon du flat 4 de la Porsche 914 présentée quelques années plus tôt.
Bravo Monsieur Bertone
André Costa, l’Auto-Journal, n°17 – octobre 1973
La X1/9 fait l’objet d’un banc d’essai dans le numéro 17 de l’Auto-Journal publié le 1er octobre 1973. Voici ce que nous en dit André Costa : « la X1/9 n’est certes pas discrète mais son aspect général est fort sympathique et séduisant et Bertone doit être félicité à cet égard comme il convient. Nous avons affaire à un cabriolet style Targa à toit démontable et à arceau fixe, cela afin d’améliorer la sécurité en cas d’accident. […] Le tableau de bord et l’habitacle sont traités dans un style sobre mais agréable et la voiture est plaisante à habiter, en dépit de l’importance du porte-à-faux avant et du capot moteur noir qui viennent facilement se refléter dans la lunette arrière et même dans le rétroviseur ».
Au-delà de ces considérations, le journaliste s’attarde plus longuement sur la conduite : « avec le conducteur seul à bord, la X1/9 a été créditée de 166,7 km/h ce qui correspond à un très petit 170 km/h. […] On est en droit de s’étonner de la faiblesse relative de ce chiffre. […] Malgré son aspect agressif, il faut reconnaitre que cet engin vivant est privé du punch dont une voiture de sport peut être pourvue. […] La stabilité de trajectoire en ligne droite est bonne, la voiture se promène tranquillement dans les grandes courbes et il faut virer déjà rapidement pour que l’arrière commence à déboîter, d’ailleurs très progressivement et très agréablement. En revanche, la sensibilité au vent latéral à grande vitesse est un peu plus importante qu’on le souhaiterait ». En conclusion, le journaliste salue le design et la facilité de conduite de la Fiat mais il regrette son manque de puissance.
La X1/9 évolue ensuite au fil des ans au travers des séries spéciales Lido, Corsa ou bien encore, Série Spéciale.
En 1975, la X1/9 fait son apparition sur le marché américain.
Il faut attendre 1978 pour que la motorisation de la X1/9 évolue favorablement avec l’adoption du bloc de la toute nouvelle Fiat Ritmo développant la puissance de 85 chevaux. A cette occasion, la X1/9 adopte une boîte 5 et son design est légèrement modifié : son capot moteur est plus haut et surtout, elle adopte les imposant pare-chocs en aluminium montés sur les modèles US qui lui font prendre 14 cm en longueur. L’habitacle bénéficie quant à lui d’une nouvelle planche de bord et de sièges redessinés.
Je retrouve des sensations anciennes, éprouvées au volant des berlinettes Alpine.
José Rosinski, Sport Auto n°208 – mai 1979
Dénommée Five Speed, cette Fiat est essayée par José Rosinski dans le numéro 208 de Sport Auto publié en mai 1979. Voici un aperçu de ses impressions de conduite : « nous prenons la route en direction du col de Vende, un itinéraire à la fois accidenté et roulant qui met en évidence l’équilibre remarquable et l’exceptionnelle maniabilité de cette petite voiture : la confiance est immédiate et totale, et l’envie d’attaquer aussi ! Je retrouve des sensations anciennes, éprouvées au volant des berlinettes Alpine : à l’entrée du virage, exagérer un peu le braquage au moment de la mise en appui, ce qui a pour effet de déclencher un léger survirage, et accélérer… Nez à l’intérieur, dans une agréable dérive, la Fiat s’enroule avec élégance et prestance autour du virage… contre braquage en vue de la sortie, la trajectoire s’élargit, la dérive cesse, la voiture est déjà placée pour le virage suivant : un vrai régal ». Le journaliste salue par ailleurs les performances « sensiblement plus élevées que la 1300 ». Au final, il trouve que cette Fiat est « beaucoup plus homogène que la première version » bien qu’elle mérite « au moins 100 chevaux pour exploiter les remarquables possibilités offertes par son excellent châssis. Mais telle qu’elle est, et compte tenu de son prix, elle est déjà diablement séduisante. Mini-sportive certes, mais mini-sportive authentique ».
En 1982, Fiat décide de stopper la commercialisation de la X1/9. Bertone prend le relais et la commercialise sous sa propre marque. La X1/9 fait alors l’objet de nombreuses séries spéciales qui permettent de maintenir les ventes jusqu’en 1989.
Véritable succès, la X1/9 a été produite à près de 170.000 exemplaires.
A lire et à relire…
Je vous conseille de vous procurer le livre passionnant et très complet de Jean-Luc Armagnacq intitulé Fiat Bertone X1/9, sportive, futuriste, stylée.
Après avoir abordé la genèse de la X1/9, l’auteur détaille en trois chapitres distincts les carrières commerciales de la 1300, de la 1500 et de la Bertone. Il développe ensuite une partie dédiée au versions export puis s’attarde sur la carrière sportive de la X1/9. Pour notre plus grand plaisir il nous présente ensuite les évolutions non commercialisées de la Fiat puis il dresse un portrait de ses concurrentes. L’ouvrage se conclue avec un chapitre sur le design, un autre sur l’entretien d’une X1/9 aujourd’hui sans oublier bien sûr, quelques pages consacrées aux miniatures de la X1/9 ! Une véritable bible pour les fans de la célèbre Fiat !
Fiat Bertone X1/9 de Jean-Luc Armagnacq – Editions ETAI