Il y a 60 ans, Alfa Romeo présentait la Giulia Sprint GT. Retour sur l’histoire de celle qui génère, encore aujourd’hui, une véritable passion auprès des amateurs.
La miniature
Norev a présenté de nombreuses versions de la Giulia Sprint GT au 1/18ème.
👉Retrouvez, dans la rubrique Voitures miniatures, la présentation détaillées de ces belles Alfa Romeo.
Il était une fois…
En 1962, Alfa Romeo présente la berline Giulia qui succède à la Giulietta (lire aussi l’article dédié à la Giulietta Sprint ICI).
Un an plus tard, la marque milanaise dévoile le coupé Sprint GT qui reprend la mécanique de la Giulia. Dessiné par Giorgetto Giugiaro qui officie alors chez Bertone, le coupé bénéficie d’une silhouette élégante et très équilibrée. Il se distingue par ses flancs assez hauts, ses montants de custode très fins et par ses deux arêtes longitudinales qui dynamisent sa silhouette.
A l’avant, les deux optiques rondes sont intégrées dans la calandre et à l’arrière, des feux élégants sont intégrés dans un panneau de forme concave.
Sous le capot, nous retrouvons le 4 cylindres de 1600 cm3 de la berline Giulia Ti. Avec 106 chevaux, il permet au coupé d’atteindre les 180 km/h dans de bonnes conditions.
Bertone a réussi une carrosserie très équilibrée, dotée d’une réelle personnalité et qui met parfaitement en valeur la mécanique de la Giulia.
André Costa, L’Auto-Journal n°356 du 6 août 1964
L’essai de la Giulia Sprint GT est publié dans le n°356 de L’Auto-Journal du 6 août 1964. André Costa écrit à son sujet : « Bertone a réussi une carrosserie très équilibrée, dotée d’une réelle personnalité et qui met parfaitement en valeur la mécanique de la Giulia. […] Energiquement accrochée à la route, la GT vire en se couchant assez modérément et, si l’on insiste, elle part en dérapage contrôlé des quatre roues avec une très belle progressivité et une lenteur telle que le pilote a le loisir de placer sa voiture où il le désire. […] La Giulia GT est une voiture particulièrement moderne car la souplesse de sa suspension, jointe à son bon amortissement, permet non seulement d’obtenir une très bonne adhérences des roues mais aussi un confort qui rend la conduite de cette voiture très agréable. ».
En 1965, Alfa Romeo présente une version décapotable dénommée GTC ainsi qu’une version destinée à la compétition, la GTA.
Un an plus tard apparait la Sprint GT Veloce. Reconnaissable à sa calandre équipée de trois barrettes chromées horizontales (une seule sur la Sprint GT) et au trèfle vert apposé sur ses montants de custode, la GTV se distingue par sa mécanique légèrement plus performante qui améliorent les reprises et l’agrément de conduite.
En septembre 1966, la gamme s’élargit vers le bas avec l’arrivée de la GT Junior qui accueille sous son capot un 1300 cm3 de 89 chevaux.
En 1968, le coupé Bertone bénéficie d’un restylage bienvenu. Il perd la fine entrée d’air qui était située au pied du capot (appelée « boite aux lettres »), sa calandre est remaniée et son tableau de bord est entièrement nouveau. Sous le capot, le GT Veloce accueille désormais un moteur de 1779 cm3 qui développe la puissance de 118 chevaux.
En 1969, de nouvelles modifications apparaissent sur le coupé : les pare-chocs accueillent des butoirs et des répétiteurs de clignotants de forme arrondie apparaissent sur les ailes avant. L’essai de l’Alfa Romeo 1750 GT Veloce est diffusé dans L’Auto-Journal Salon 1970 publié pendant l’été.
Voici un extrait de ce que publiait le célèbre magazine : « Sur l’anneau d’essai de Montlhéry, notre voiture d’essai a atteint avec le conducteur seul à bord 184,9 km/h ; on ne doit pas être loin de 190 km/h chrono en ligne droite et sur bonne route. […] Reconnaissons tout de suite que le moteur 1750 s’entend bien avec la carrosserie du coupé. Sur les intermédiaires, les accélérations à tous les régimes sont puissantes et l’on éprouve toujours l’impression d’avoir sous le pied une cavalerie sérieuse quoique à très haut régime. […] Grâce à la bonne position de conduite, à la précision de la direction, le coupé 1750 peut être classé parmi les voitures maniables et sûres, amusantes à conduire sur un itinéraire accidenté, sans pour autant réclamer une trop grande tension d’esprit. […] L’habitabilité est satisfaisante. A l’avant, le pilote et son compagnon sont très bien installés, tandis qu’à l’arrière la place disponible est évidemment plus mesurée puisqu’il s’agit d’un coupé 2 plus 2. […] En guise de bilan, disons quand même notre satisfaction. Comparé à bon nombre de ses concurrents, le coupé Alfa Roméo 1750 Veloce, avec ses défauts et ses qualités, est une voiture honnête qui s’appuie sur une technologie logique et quad même sûre d’elle. ».
En 1971, le coupé est décliné dans une version 2000 GTV équipée d’un moteur 2 litres délivrant 132 chevaux et d’un autobloquant qui apportent, écrit, en mai 1972, José Rosinski dans Sport-Auto, « de très nets progrès par rapport au coupé 1750. […] Rapide, nerveux, silencieux, suffisamment confortable et sportif, le coupé Alfa 2000 peut poursuivre sa carrière, il a encore quelques beaux jours devant lui. ».
A la fin de l’année 1974, Alfa Romeo présente l’Alfetta GT qui va succéder avec succès au coupé Giulia. La carrière de ce dernier prend fin en 1976.
Pour aller plus loin
Vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de ce magnifique coupé Bertone ? Je vous conseille la lecture du livre Giulia GT, coupé Bertone écrit par Julien Lombard et publié chez Sophia Editions / ETAI.
Un superbe ouvrage qui présente en détail la conception ainsi que la carrière civile et sportive de la jolie Alfa Romeo. Un incontournable !