Fiat 127, la première citadine polyvalente

Laudoracing vient de commercialiser une très jolie reproduction au 1/18ème de la petite Fiat 127 qui a connu un très grand succès dans les années 70. L’occasion parfaite pour vous raconter l’histoire de celle qui a devancé la célèbre R5 sur le marché et qui a été l’inspiratrice de la Ford Fiesta.


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La présentation détaillée de la Fiat 127 réalisée par Laudoracing sera à lire prochainement sur le blog de lov4wheels !


1971… A quelques semaines de l’été, l’actualité automobile est chargée ! Ford présente sa Taunus 2000, Volkswagen sa K70, Simca sa 1100 Spéciale et Fiat, sa nouvelle petite citadine, la 127 !

La Fiat 127 lors de son lancement (photo Fiat)

Destinée à remplacer la 850, la nouvelle 127 s’intègre dans une large gamme composée de la 124 apparue en 1966, de la 125 (1967), de la grande berline 130 (1969) et de la 128 (1969) qui connait un très grand succès commercial. Citadine polyvalente à deux portes d’une longueur totale de 3,60 mètres, la 127 est une traction avant équipée d’un moteur transversal. Sa partie technique est héritée en partie de la Fiat 128 et surtout, de la récente Autobianchi A112.

Fiat, le constructeur le plus prolifique d’Europe, a encore frappé un grand coup en présentant la Fiat 127.

L’Action Automobile et Touristique, n°133 – octobre 1971

La 127 fait l’objet d’une présentation détaillée et d’un premier essai dans le n°129 de l’Action Automobile publié en mai 1971.

Le n°129 de l’Action Automobile publié en mai 1971 présente en détail la nouvelle 127 (archives lov4wheels)

Alain Bertaut revient sur la conception de cette nouvelle Fiat qui « se présente comme une sœur cadette de la 128 : traction avant, moteur transversal, mêmes suspensions, mêmes freins. On voit qu’elle n’a donc plus rien de commun avec la défunte 850 proche de notre Simca 1000. […] Le moteur est celui que l’on retrouve sur l’Autobianchi A112 tout comme la boîte de vitesses. […] Descendante directe aussi bien de la Fiat 128 que de l’Autobianchi A112, la Fiat 127 veut combiner les avantages de l’une en matière d’habitabilité et de l’autre quant aux dimensions hors tout, extrêmement réduites ».

Fiat 127 (photo Fiat)

« Le premier contact est curieux : la voiture est petite, trapue, avec un avant faisant penser à la Ford Capri, et un arrière en forme de sabot qui rappelle la Gremlin d’American Motors. A la différence de l’Autobianchi A112 qui se veut coquette, la Fiat 127 n’a recours à aucun artifice superflu pour la décoration extérieure. A l’intérieur c’est la même chose. […] On doit regretter que la présentation de l’habitacle soit aussi dépouillée, aussi austère, donnant une impression de bon marché alors qu’en réalité la finition est très correcte ».

Fiat 127 (photo Fiat)

Au volant, « nous avons retrouvé beaucoup de points communs avec l’Autobianchi A112, la Fiat 127, malgré son volume plus important faisant preuve du même brio. […] A vitesse soutenue sur autoroute, le ronflement du moteur est trop perceptible, donnant l’impression que l’insonorisation du compartiment moteur n’a pas beaucoup préoccupé les ingénieurs de Fiat. […] L’itinéraire d’essai empruntait ensuite une très belle section de routes de montagnes à la fois sinueuses et rapides par endroits. Là, la Fiat 127, sans se départir de son brio, a révélé d’excellentes aptitudes routières. […] Il reste à faire plus ample connaissance avec cette voiture qui, dès le premier abord, a fait preuve de réelles qualités ».

La 127 s’élève nettement au-dessus de la concurrence qui pourrait lui être opposée.

L’Action Automobile et Touristique, n°133 – octobre 1971

La conclusion ne tardera pas à tomber puisque, dans le n°133 de ce même magazine, Alain Bertaut conclue l’essai détaillé de la 127 avec les mots suivants : « La 127 s’élève nettement au-dessus de la concurrence qui pourrait lui être opposée. Ceci grâce à son généreux volume utilisable, à son brio et à son comportement routier exceptionnel qui en font un modèle de sécurité active à la portée de presque toutes les bourses qui aspirent à la motorisation sur le marché du neuf. Elle souffre d’une certaine indigence dans la présentation et l’équipement, ce qui risque de rebuter une clientèle éventuellement intéressée par une seconde voiture brillante et de faible gabarit. Ceux-là devront sacrifier un peu de l’espace habitable et se tourner vers l’A112, à la diffusion plus limitée ».

Cette même année, l’Auto Journal conclue pour sa part que « Il n’y a que des éloges à faire de la consommation et des qualités routières de la Fiat 127. En revanche, et tout en gardant à l’esprit son prix de vente raisonnable, on pourrait améliorer son confort : suspensions, sièges et niveau sonore. A ces quelques réserves près, elle peut être considérée comme une petite voiture très intéressante par son économie et ses solutions modernes. Comme bien des débutantes, elle promet beaucoup : quand elle aura corrigé ses défauts de jeunesse, elle répondra aux espoirs mis en elle ».

Très rapidement la Fiat 127 s’installe au sommet des ventes en Europe ! (photo WheelsAge.org)

Quelques mois plus tard, alors que Renault vient de présenter sa R5, Fiat réagit en dotant la 127 d’un hayon arrière. Cette nouvelle version à 3 portes, qui permet d’améliorer grandement l’accessibilité du coffre, vient en complément de la version 2 portes qui reste au catalogue.

Quelques mois après son lancement, la 127 évolue avec l’apparition d’un hayon (photo WheelsAge.org)

En 1972, la Fiat 127 reçoit le titre prestigieux de la Voiture de l’Année !

L’année d’après, la 127 devient la voiture la plus vendue en Europe et en 1975, la 127 accueille une nouvelle version plus cossue, la Special.

La 127 a vraiment un faible pour les femmes ; la 127 aime beaucoup les enfants

Extrait de la brochure commerciale de la 127 Brava

En 1977, alors que la Ford Fiesta, la concurrente la plus sérieuse de la 127 célèbre son premier anniversaire, Fiat fait évoluer sa 127 en profondeur. Les faces avant et arrière sont revues intégralement et l’habitacle bénéficie de nouveaux aménagements. Les moteurs bénéficient également d’une cure de jouvence. C’est la 127 Brava !

En 1977, la Fiat 127 évolue en profondeur. Elle devient la 127 Brava (archives lov4wheels)

En parallèle, la 127 est déclinée dans une version utilitaire dénommée Fiorino.

Fiat Fiorino (photo Fiat)

Les publicitaires décident de surfer sur l’image de la Fiat et de son capital sympathie auprès du public. Dans la brochure commerciale qui lui est consacrée, on découvre ainsi que « la 127 Brava aime beaucoup les enfants ; la 127 Brava a beaucoup de sympathie et de… patience avec les jeunes conducteurs ; la 127 Brava aime travailler dur et transporter de lourdes charges ; la 127 Brava a vraiment un faible pour les femmes… ».

Extrait de la brochure commerciale présentant la nouvelle Fiat 127 Brava (archives lov4wheels)

Toujours impartiaux, les journalistes de l’Auto Journal sortent visiblement conquis de l’essai qu’ils ont pu réaliser de cette nouveauté. Au volant d’une version équipée d’un moteur de 1049 cm3 dérivé de celui de la 128, ils trouvent que cette « Fiat 127 bénéficie d’une tenue de route très sûre. La stabilité pour les vitesses atteintes reste sans défaut. Sous la pluie, la situation reste à peu près la même ; seul un vent fort de travers est ressenti dans le volant. […] Le tableau de bord quant à lui est entièrement nouveau avec des cadrans de forme un peu bizarre qui se veulent modernes. […] La 127 Brava n’est pas une voiture entièrement nouvelle mais il semble bien que Fiat en ait tiré le meilleur parti possible. Le nouveau moteur de technique moderne est plus puissant et ne consomme pas plus grâce à son pont long. Les lignes arrière ont été corrigées en vue d’une meilleure accessibilité par le hayon, ainsi que pour une visibilité plus complète à l’arrière

L’habitacle de la 127 Brava (archives lov4wheels)

La Fiat 127 Sport, une voiture très vive, aussi amusante et efficace en ville que sur route

L’Auto Journal, numéro spécial salon 1979

En 1978, alors que Ford décline sa Fiesta dans une version S plus sportive, Fiat réagit et présente la 127 Sport. Cette dernière hérite d’une présentation aguicheuse, de sièges spécifiques au look sportif et d’un moteur de 70 ch.

Fiat 127 Sport (photo Fiat)

Essayée par les journalistes de l’Auto Journal, la Fiat 127 Sport « est une voiture très vive, aussi amusante et efficace en ville que sur route et cela, sans être particulièrement bruyante. Sur autoroute libre – en Allemagne par exemple – il est hors de doute que l’on peut atteindre dans de bonnes conditions 160 km/h mais l’agrément majeur n’est pas là. Il réside dans une nervosité fort sympathique, jointe à une souplesse quand même bien supérieure à la 127 Brava normale : sur un itinéraire tant soit peu sinueux, les moyennes réalisables sont peut-être les meilleures que l’on puisse obtenir pour 28.000 Francs ».

La Fiat 127 Sport essayée par l’Auto Journal (archives lov4wheels)

En 1981, alors que la gamme s’est élargie quelques mois plus tôt avec une version 5 portes, la 127 accueille sous son capot un moteur Diesel. Une version dérivée étroitement de la Fiat 147, version brésilienne de la 127. Cette dernière est d’ailleurs jugée par les journalistes de l’Action Automobile (n°254 publié en mars 1982) comme « plus belle que les versions essence qui ont récemment « bénéficié » d’un restyling peu réussi ». Pratique et économique, elle pâtit néanmoins de quelques défauts : « ses performances modestes et le bruit du moteur la rendent vraiment peu agréable sur la route. La vitesse de pointe atteint péniblement les 130 km/h mais chute à la moindre côte ou au moindre vent défavorable, les reprises interdisent pratiquement tout dépassement et le niveau sonore atteint, dès 90 km/h une valeur correspondant généralement à une vitesse de 150 km/h pour la moyenne des voitures actuelles. […] Autre point noir, surprenant d’ailleurs, le comportement routier sur route mouillée s’est avéré très délicat en certaines occasions ».

En 1982, toute la gamme bénéficie d’un dernier restylage qui lui permet de rester dans le coup face à des concurrentes toujours plus modernes.

Au début des années 80, la 127 bénéficie d’un nouveau restyling (archives lov4wheels)

A cette occasion, la partie avant est profondément remaniée et la Sport gagne un nouveau moteur de 75 ch.

Fiat 127 Sport (photo WheelsAge.org)

Dans le cadre d’un comparatif l’opposant à la Ford Fiesta XR2 et à la Peugeot 104 ZS, la 127 Sport est jugée par le magazine Sport Auto (n°242 publié en mars 1982) comme celle disposant du meilleur rapport prix-performances-prestations. « Mécaniquement elle n’est pas loin d’être aussi brillante que la Fiesta. Globalement elle est certes moins amusante à conduire. Mais, elle constitue une synthèse de qualité dont la polyvalence sera certainement appréciée à l’usage. Pour moins de 40.000 francs, en tout cas, nous ne voyons actuellement pas de meilleure affaire dans ce secteur ! ».

En 1983, l’arrivée de la nouvelle Fiat Uno n’arrive pas à bout de la 127 qui poursuit sa carrière dans une version simplifiée. En 1985, la 127 quitte le marché français. Sa production prend fin en 1987. Plus de 5 millions d’exemplaires ont été produits.


Pour aller plus loin…

Les origines de la Fiat 127

Si vous aimez le design automobile et que vous souhaitez en savoir plus sur la génèse de la Fiat 127, je vous conseille de vous rendre sur la page Facebook de Car design archives (cliquez ICI pour y accéder). Outre la Fiat 127, vous y retrouverez de nombreux dossiers passionnants !

Superbe dessin de la future Fiat 127. Ce dernier est extrait de la page Facebook de Car design archives (cliquez ICI pour y accéder)

Quelques dérivés de la Fiat 127

La Fiat 127 a connu de nombreux dérivés, qu’ils soient officiels ou issus des carrossiers qui œuvrent en Italie. Parmi les dérivés officiels, les plus connus sont la Seat 127 et la Fiat 147.

Seat 127
Seat 127 (photo WheelsAge.org)

La marque espagnole Seat a commercialisé la 127 en Espagne sous sa propre marque, dans le cadre du contrat qui la liait avec Fiat. Présentée en 1971, cette dernière accueille une version 5 portes en 1974. En 1977 elle accueille les évolutions esthétiques vues également sur sa sœur italienne. En 1982, avec la fin des accords liant Fiat et Seat, la 127 évolue à nouveau en profondeur et change de nom. Elle devient la Seat Fura.

Sa carrière prend fin en 1986.

Fiat 147

La Fiat 147 est la version sud-américaine de la 127. Fabriquée au Brésil et en Argentine, elle a été déclinée dans des versions inconnues en Europe à l’instar de la 147 Oggi, un version 3 volumes.

Fiat 147 (photo WheelsAge.org)

Un break a également été développé sur place, la Fiat 147 Panorama. Cette version a également été commercialisée dans certains pays en Europe.

Fiat 147 Panorama (photo WheelsAge.org)

La Fiat 127 en vidéo

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